Par souci de transparence, ma propre persona dans un tel scénario d’usage (pour préparer mon parcours utilisateur)…
Plusieurs liens avec des discussions précédentes avec @Clarinette…
Saxophoniste au départ, me suis initié à la MAO pendant ma formation pré-universitaire (1989-1991). Même si j’ai continué à m’intéresser à la composition électro pendant mes études en anthropologie puis ethnomusicologie, pas fait grand-chose de ce côté de 1996 (mon premier windcontroller) et 2010 (mes premières applis de musique sur iOS). En 2014, je m’y suis remis plus sérieusement, entre autres grâce au Raspberry Pi et de Sonic Pi. En 2015, j’ai découvert MPE et je suis « tombé en amour » avec ses affordances. Même si le Lightpad Block original était peu au point (tant en quincaillerie qu’en soutien logiciel), je décelais tellement de possibilités de dépasser « la musique en noir et blanc » (pianocentrée). La deuxième version (Lightpad Block M) était une incroyable amélioration et cet instrument m’a vraiment ouvert les oreilles. Je l’apportais constamment avec moi dans mon sac à dos et je me faisais des sessions impromptues de musiquage à toute occasion, avec un iPad comme source de sons. D’autant plus que le standard AUv3 a réglé beaucoup de problèmes de « flot de travail » et que les synthés MPE à faible coût se sont multipliés sur la plateforme.
Plus tard, investir dans une Eigenharp Pico me donnait un tas d’aspirations. Malheureusement, ce rêve s’est transformé en cauchemar et, jusqu’au mois dernier, je ne trouvais pas de façon de faire fonctionner l’instrument sur mon MacBook Air (et encore moins sur mon iPad Pro).
Entretemps, j’ai été fasciné par la campagne de sociofinancement pour l’Orba d’Artiphon qui me révélait une compréhension de ce que j’appelle “casual musicking”. Je me suis même procuré un deuxième Orba (modèle original) puis j’ai participé à la campagne pour Orba 2, après m’être payé un Instrument 1 à bon prix. Malheureusement, mes rêves de musiquer avec des instruments Artiphon s’est transformé en cauchemar, la compagnie ayant adopté une stratégie de développement logiciel qui complique tout sans rien régler.
Avec tous les instruments MPE que j’utilise, le pitchbend est fondamental. C’est mon premier geste, quand je m’approprie un tel instrument. Ça m’aide dans mon approche des systèmes d’accord qui entend dépasser le « tempérament égal » (“12TET”). Maintenant que des plugiciels utilisent MPE pour ajuster des synthés en mode microtonal, la complémentarité m’importe encore plus. Un avantage de certains instruments, c’est le modèle utilisé pour le contrôle de chaque note. Par exemple, je préfère les instruments GeoSWAM aux instruments SWAM parce que l’approche de la note est plus près de ma façon de jouer. C’est plus intuitif, pour moi. Et « ça sonne plus naturel ».
Les autres dimensions MPE demeurent importantes, bien sûr. Le hic, c’est que beaucoup de patches n’implantent qu’une dimension ou deux (le pitchbend est toujours présent dans une patch réputée compatible MPE; la pression, pas toujours).
Quand birdkids a essayé de nous faire passer son OffGrid, on a eu une interaction bien étrange puisque l’appareil en question prétextait un super complet de MPE alors que le contrôle de plusieurs paramètres ne s’effectuait pas par note. De mon point de vue, c’était de la publicité trompeuse.
Évidemment, quand “Jay Bee” Thiebault et d’autres membres du M2WG ont commencé à parler d’un nouveau protocole, j’étais toute ouïe. Malheureusement, on n’a toujours rien qui ressemble à une inspiration pour utiliser ce protocole pour bonifier l’expressivité de notre jeu. Un type de la MIDI Association prétextait même qu’un sondage à propos de ce que les membres voulaient sur le site web fournissait une preuve tangible que la compatibilité technique du nouveau protocole avec l’ancien était la première préoccupation des musiciens. Non seulement le sondage en question ne s’adressait pas à des musiciens, il ne contenait strictement aucune question à propos des protocoles adoptés par ces associations.
Donc, j’attends toujours un contrôleur (ou un synthé) qui augmentera les capacités expressives, y compris dans le système d’accord. Le protocole MTS-ESP est un pas de géant dans cette direction et l’équipe Surge a même développé des plugins qui assurent la compatibilité des modules internes de mon DAW préféré (Bitwig Studio).
N’empêche, ces protocoles supplémentaires ne sont que des solutions temporaires quand on pense aux possibilités de MIDI-CI, MIDI-PE, UMP et SMF2.
En parallèle avec mes activités de promotion du protocole MPE, je me suis procuré un Launchpad X et, en quelques semaines, je suis devenu suffisamment habile que je me sentais bien plus motivé que je ne l’ai jamais été au piano (y compris pendant mes cours obligatoires). Comme la disposition en rangées chromatiques superposées par quartes correspond à celle de plusieurs instruments (de la basse électrique à GeoShred et du LinnStrument au Push d’Ableton), je sens que mes compétences à ce type de jeu sont plus « transversales » que mon jeu au saxophone. Y compris pour des « isomorphismes » d’accords.
Évidemment, j’avais entendu parler du dualo. Même si ça m’intriguait, je ne sentais pas que c’était le truc pour moi. Trop idiosyncratique. Et les méthodes d’enseignement de l’instrument ne correspondaient pas à mon approche.
Tout ça pour dire… Je me suis enthousiasmé quand la campagne Exquis a débuté. Je me suis même emballé au point de ne pas poser les questions importantes.
Et je ne sais toujours pas comment je vais me sentir avec une disposition hexagonale. En essayant avec un gabarit dans TouchOSC, je la trouve particulièrement difficile à utiliser pour des accords courants comme une 7è mineure. Je devrai donc œuvrer au développement d’une nouvelle ergonomie. En espérant qu’II fournira suffisamment de matériel de formation pour éviter les crampes.